Par-delà le bien et le mal
Les notions de bien et de mal émanent de la sphère mentale. Globalement définies par des lois humaines, celles des législateurs civils et religieux, la culture, la morale et l’éducation, elles s’interpénètrent, s’entrechoquent, se superposent, s’opposent, se complètent, se défient et parfois s’annulent.
« Faire le bien » ne veut ainsi rien dire. De tout temps, des guerres, massacres et croisades ont été menés au nom d’une certaine idée du « bien ».
Tous les conflits sont partis de « bonnes » intentions : la protection d’une croyance, d’une terre, de ressources naturelles, d’une maison, d’un symbole, d’une position, l’exportation d’une religion, d’un système politique ou économique. Le concept de « faire la guerre pour avoir la paix » s’est ainsi propagé, sans que son absurdité soit massivement soulignée.
Une vision infantilisante
Les lois humaines appartiennent aux humains et n’ont aucun rapport avec les lois divines. Censées initialement assurer une sorte de régulation sociale minimale, elles se sont mises à vouloir régenter de plus en plus d’aspects de l’existence, à un point tel que de nombreux pays ont eu à se doter d’organes suprêmes, chargés de faire baisser la fièvre des différents délégués dotés du pouvoir de légiférer.
Les notions de bien et de mal ont introduit dans la conscience humaine celles de mérite et de récompense, de faute et de punition, de coupable et de victime, de paradis et d’enfer. Alors qu’un grand nombre de messagers « célestes » se sont relayés sur tous les chemins de la Terre pour tenter de défaire la croyance en un Dieu à la fois vindicatif, susceptible, rancunier et sensible à la flatterie, une grande partie de l’humanité y demeure emmurée.
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de différence entre haine et compassion ou entre douceur et abomination, mais que les actions commises engendrent simplement des conséquences. Il est juste question de responsabilité, c’est-à-dire d’un apprentissage de la loi immuable de cause à effet.