Nous existons dans un monde de conséquences et observons, en chaque instant, les effets de nos pensées et de nos croyances. Réclamer qu’untel soit puni pour son acte jugé inacceptable est tentant. Pourtant, cela est persister à ignorer que la « punition » est contenue dans l’acte lui-même, telle une pierre lancée à la verticale dans le ciel et d’ores et déjà en train de retomber sur son lanceur.
On n’agresse, ne vole, ne blesse que soi-même.
Que la société demande réparation et que ses représentants administrent un châtiment est une chose, mais il est nécessaire que ces pratiques ne soient pas vues comme l’expression de la justice, au sens divin du terme. Par ailleurs, le fait que certains semblent, malgré la pluralité de leurs offenses à la vie, échapper à la justice humaine ne les dispense en rien d’un prochain apprentissage de la responsabilité. Ce système punitif est au mieux dissuasif, simplement par la peur qu’il inspire. Mais dissuader n’est pas enseigner, c’est juste un détournement provisoire de l’intention d’autrui.
dissuader n’est pas enseigner, c’est juste un détournement provisoire de l’intention d’autrui.
Vieille comme le monde, l’idée de la condamnation, ainsi que le nom l’indique, vise à envoyer en un « lieu » infernal tous ceux qui ont commis une « faute ». Qu’il s’agisse d’infliger un châtiment corporel, dont l’incarcération, d’appauvrir par une amende, de couvrir de honte, de bannir ou d’avilir publiquement, chaque peine est conçue pour soulager le désir de vengeance de la société, imprimer la notion de culpabilité en l’esprit de l’accusé et prévenir la récidive.